Gélada
Theropithecus gelada
(Gelada baboon en anglais)
Grand singe qui ressemble à un babouin vit dans les montagnes reculées de l’Ethiopie, sur les hauts plateaux. Il est le seul représentant de son genre Theropithecus. Il est aussi appelé singe lion du fait de la crinière imposante du mâle.
Le gélada vit en petits groupes composés d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et des jeunes. Le dominant assure la sécurité de son harem et peut se montrer très agressif. Il consacre beaucoup d’énergie pour conquérir son pouvoir et le conserver. Les femelles sont très liées entre elles et quitteront leur vieux chef pour un jeune. Plusieurs groupes se rassemblent souvent pour se nourrir, créant des bandes de plus de 300 individus sur une zone riche en nourriture.
La face du gélada est renfoncée avec un museau allongé et carré, des mâchoires massives et d’imposantes canines. Elle porte des sillons des deux côtés du museau. Sa fourrure varie entre le jaune et le brun, avec des tâches roses de peau nue se rejoignant au milieu de la poitrine. Cette partie est appelée « sablier », et est très rouge chez le mâle mâture, d’où leur nom de « singes au cœur qui saigne ». Le sablier est de taille et de couleur variables suivant les conditions sexuelles de l’animal. Cela sert d’indicateur du cycle de la femelle. Celle-ci porte un « collier » de protubérances qui, en plein œstrus, deviennent très proéminentes, et la tâche vire alors au rouge vif.
Le gélada se nourrit essentiellement de graminées, d’herbe et de jeunes pousses, qu’il ramasse avec minutie et dextérité avant de les manger. Il mange de temps en temps des fruits. Lorsque l’herbe ou les graines manquent, il creuse la terre pour en extraire des racines. Il lui arrive aussi de manger de petits insectes quand cela est nécessaire.
Ces animaux sociaux sont très intéressants à observer. La compétition entre mâles est fréquente. On peut alors les voir se confronter en effectuant des mimiques de menaces pour le dominant ou de peur pour les jeunes essayant de s’imposer.
Un chercheur américain, Thore Berman, de l’université du Michigan, est parvenu à mettre en évidence chez le gélada certaines vocalises similaires à des gémissements humains. Ces primates seraient capables de faire claquer leurs lèvres et de synchroniser ces mouvements avec ceux de la langue et de l’os hyoïde, situé au-dessus du larynx, comme le font les humains.